Actualités Législatives et Réglementaires – Mars 2023

Le bureau Parisien de Hogan Lovells a le plaisir de vous adresser sa lettre d'information mensuelle qui vous présente les Actualités législatives et réglementaires du mois de mars 2023.

Ces Actualités législatives et réglementaires vous sont communiquées à titre d'information. Elles n'ont pas vocation à être exhaustives ou à constituer un avis juridique.

A la une :

Retrouvez toutes les actualités par thème :

Assurances

France – ORIAS : dĂ©cision de reporter la tenue de la commission d’immatriculation de l’ORIAS afin de traiter les dossiers reçus avant la date limite du 31 mars 2023 

L'ORIAS, le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance, a annoncé le report de la tenue de la Commission d'immatriculation en raison du nombre important de demandes de renouvellement reçues à l’approche de la date limite fixée pour le dépôt des dossiers renouvellement .

La commission d’immatriculation qui devait initialement se tenir le 7 avril 2023 a Ă©tĂ© reportĂ©e au 21 avril 2023 afin de traiter les plus de 4600 dossiers reçus par l’ORIAS entre le 20 et le 30 mars 2023. NĂ©anmoins, l'ORIAS a rappelĂ© que la date limite de soumission des demandes resterait fixĂ©e au 31 mars 2023. Dès lors, les demandes reçues après cette date ne seront pas traitĂ©es.

Source : Site Orias

France – DĂ©cret : rĂ©siliation des contrats d’assurance par voie Ă©lectronique

Le décret n°2023-182 du 16 mars 2023 précise les modalités d’accès et d'utilisation du dispositif de résiliation électronique des contrats d’assurance prévu à l'article 17 de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat.

Lorsqu’un contrat d’assurance a Ă©tĂ© conclu Ă  distance,  le dĂ©cret prĂ©cise les exigences applicables aux organismes d'assurance pour permettre aux assurĂ©s de rĂ©silier leur contrat d'assurance Ă  distance. Les assureurs doivent notamment fournir aux assurĂ©s un accès facile, direct et permanent Ă  la fonctionnalitĂ© de rĂ©siliation prĂ©vue par la loi depuis leurs interfaces en ligne (notamment le site internet ou l'application mobile). Le dĂ©cret prĂ©cise les informations Ă  fournir en cas de rĂ©siliation afin de permettre Ă  l’assurĂ© de rĂ©silier son contrat. Enfin, l'assurĂ© doit ĂŞtre dirigĂ© vers une dernière page rĂ©capitulant les informations fournies Ă  partir de laquelle l’assurĂ© pourra notifier la rĂ©siliation Ă  l'assureur.

Source : Décret n° 2023-182 du 16 mars 2023 relatif aux modalités techniques de résiliation et de dénonciation des contrats et règlements par voie électronique

France – ACPR : Statut des distributeurs de contrats d’assurance emprunteur 

Dans un communiqué de presse en date du 15 mars 2023, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (« ACPR ») a rappelé le statut des distributeurs d’assurance qui commercialisent des contrats d’assurance emprunteur.

L’ACPR souligne que des lacunes ont été constatées dans le cadre de la distribution des produits d’assurance emprunteurs liés aux crédits à la consommation en particulier par les partenaires d’établissements bancaires (ou de distributeurs de crédits) dont l’activité principale consiste à vendre des biens ou des services sans rapport avec le contrat d’assurance emprunteur distribué, tel que la vente de chaudières, de panneaux solaires, de meubles ou de véhicules.

L’ACPR rappelle que ces partenaires doivent être considérés comme des intermédiaires d’assurance à titre principal et non à titre accessoire conformément à l’article L. 511-1 du Code des assurances et respecter les obligations découlant de ce statut.

Source : CommuniquĂ© de presse de l'ACPR sur les distributeurs de contrats d’assurance emprunteur

Union Européenne - EIOPA : Déclaration de surveillance sur les pratiques de tarification différenciée en matière d’assurance non-vie

L'EIOPA a publié le 22 février 2023 une déclaration de surveillance sur les pratiques de tarification différenciée en matière d’assurance-vie.

L’EIOPA rappelle que la prime payée par les clients est généralement liée au risque de souscription individuel. Les clients présentant des risques plus élevés paient généralement des primes plus élevées. Cependant, certains organismes d'assurance ajustent la prime en utilisant un certain nombre de pratiques qui ne sont pas liées au profil de risque des clients ou au coût du service. A titre illustratif, l'EIOPA indique que certains clients peuvent se voir appliquer une prime différente en fonction de caractéristiques personnelles telle que la propension à comparer les prix au moment du renouvellement du contrat d’assurance et que les clients vulnérables sont susceptibles de se voir appliqués des primes plus élevées car ils ne sont pas en mesure de comparer les différentes offres disponible sur le marché par rapport par exemple à des clientes plus jeunes ou équipés numériquement.

L’EIOPA considère que bien que ces pratiques de tarification différenciée ne sont pas nouvelles, elles deviennent de plus en plus sophistiquées et s'inscrivent dans un processus d'automatisation et rappelle à cet égard aux entreprises d’assurance et distributeurs d’assurance la nécessité de se confirmer aux obligations conformément à la Directive (UE) 2016/97 sur la distribution d'assurances, en ce compris l'obligation d'agir dans l'intérêt de leurs clients.

Source : DĂ©claration de surveillance de l'EIOPA sur les pratiques de tarification diffĂ©renciĂ©e dans les branches d'assurance non-vie

Authored by Ghina Farah, Mohamed Boukesra, Ryan-Landry Yohou

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Audiovisuel

France –  Publication de l’ArrĂŞtĂ© du 22 fĂ©vrier 2023 concernant la rĂ©munĂ©ration minimale des auteurs de dossiers de prĂ©sentation de projets documentaires

L’article L. 132-25-1 du Code de la Propriété Intellectuelle, issu de l’Ordonnance 2021-580 du 12 mai 2021 transposant la Directive 2019/790 du Parlement européen et du Conseil du 17 avril 2019 sur le droit d’auteur et les droits voisins dans le marché unique numérique, dispose que des accords interprofessionnels portant sur des pratiques contractuelles peuvent être étendus par arrêté ministériel à tous les intéressés d’un secteur d’activité. Les organismes professionnels d’auteurs documentaires et les organismes de gestion collective des droits d’auteur, d’une part, et les organisations représentatives des producteurs d’œuvres audiovisuelles, d’autre part, ont signé le 23 janvier 2023 un accord fixant à 2000€ hors taxes la rémunération minimale des auteurs du dossier de présentation des projets documentaires de plus de 52mn. Conformément à l’article L. 132-25-1, les signataires de l’accord en ont demandé l’extension au Ministre de la Culture. L’Arrêté du 23 février 2023 a ainsi rendu les stipulations de l’accord obligatoires pour tous les contrats de production audiovisuelle signés à compter du 5 mars 2023, date de la publication de l’Arrêté au Journal Officiel

Authored by Etienne Barjol and Audrey Naturel

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Commercial

France - Promulgation de la loi Descrozaille

La loi n°2023-221 du 30 mars 2023 tendant Ă  renforcer l’équilibre dans les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs (dite « Loi Descrozaille Â») a Ă©tĂ© publiĂ©e au JORF le 31 mars 2023. La Loi Descrozaille s’inscrit dans la volontĂ© du lĂ©gislateur de prĂ©server les intĂ©rĂŞts des fournisseurs face aux distributeurs.

Notamment, la loi Descrozaille :

  • pose un principe d’ordre public concernant la transparence dans la relation commerciale et les pratiques commerciales dĂ©loyales entre entreprises en ce sens que :
    • les dispositions du Code de commerce y affĂ©rentes s’appliquent « Ă  toute convention entre un fournisseur et un acheteur portant sur des produits ou des services commercialisĂ©s sur le territoire français Â» ; et
    • les litiges portant sur leur application relève de la compĂ©tence exclusive des tribunaux français, « sous rĂ©serve du respect du droit de l'Union europĂ©enne et des traitĂ©s internationaux ratifiĂ©s ou approuvĂ©s par la France et sans prĂ©judice du recours Ă  l'arbitrage Â» ;
  • introduit, Ă  titre expĂ©rimental (pour une durĂ©e de trois ans), un dispositif permettant au fournisseur, Ă  son choix :
    • de rompre la relation commerciale Ă©tablie avec le distributeur, en l’absence de convention « unique » signĂ©e au 1er mars, sans que ce dernier ne puisse invoquer une rupture brutale de la relation commerciale au sens de l’article L442 II du Code de commerce ; ou
    • de solliciter l’application d’un prĂ©avis conforme aux dispositions de ce mĂŞme article. Durant le prĂ©avis, le prix applicable devra tenir compte des conditions Ă©conomiques du marchĂ©. Les parties pourront Ă©galement dĂ©cider de saisir  un mĂ©diateur afin de conclure, avant le 1er avril, un accord fixant les conditions d’exĂ©cution d'un prĂ©avis ;
  • renforce le rĂ©gime d’encadrement des pĂ©nalitĂ©s logistiques infligĂ©es par le distributeur au fournisseur, notamment en les plafonnant Ă  2% de la valeur des produits commandĂ©s pour lesquels l’inexĂ©cution d’engagement contractuels a Ă©tĂ© constatĂ©e ; et
  • prolonge le relèvement du seuil de revente Ă  perte des produits alimentaires jusqu'au 15 avril 2025 et l’encadrement des promotions jusqu’au 15 avril 2026 (initialement limitĂ© aux produits alimentaires et qui sera Ă©tendu aux « produits de grande consommation Â» Ă  compter du 1er mars 2024).
France - La loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne dans les domaines de l'économie, de la santé, du travail, des transports et de l'agriculture (DADUE) a été promulguée le 9 mars 2023

Le 10 mars 2023, la loi portant divers dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans les domaines de l’économie, de la santé, du travail, des transports et de l’agriculture a été publiée au Journal officiel. Cette loi a pour objectif de mettre en conformité le droit français avec plusieurs textes européens, dans plusieurs domaines tels que l’économie, la finance, le droit social, les aides agricoles ou encore le droit du numérique.

S’agissant du droit du numérique, l'article 16 de la loi introduit des dispositions relatives à l'accessibilité des produits et des services, qui rendent obligatoires des exigences d'accessibilité pour de nombreux nouveaux produits et services tels que les livres numériques et les sites Internet. Cet article 16 prévoit d’introduire une section relative à l’accessibilité des produits et services dans le Code de la consommation. Parmi les nouvelles dispositions, il faut relever que les opérateurs économiques concernés sont exemptés de certaines exigences d’accessibilité des produits et services dès lors que ces exigences imposent une modification significative du produit ou du service ou impose une charge disproportionnée à ces opérateurs.

L’accessibilité des produits et de services fait référence à la capacité de ces produits et services à être utilisés et appréhendés facilement et efficacement par tous, y compris les personnes ayant des besoins spécifiques ou des limitations physiques, sensorielles ou cognitives. Cela peut inclure des caractéristiques telles que la facilité d'utilisation ou la disponibilité de formats alternatifs pour les personnes handicapées.

De plus, un grand nombre d'acteurs seront soumis à ces exigences d'accessibilité, par exemple, les services de communication en ligne devront également renforcer l'accessibilité des services téléphoniques. Cependant, les petites entreprises qui emploient moins de 10 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 2 millions d’euros ou dont le total du bilan n’excède pas 2 millions d’euros seront exemptées de ces exigences.

Des ordonnances devraient renforcer les sanctions en cas de non-respect des règles d'accessibilité.

Authored by Olga Kurochkina, Daghan Ozturk, Nathan Ponthieu, Malak Hegazi and Clément Taieb

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Droit public Ă©conomique

France - Loi relative Ă  l’accĂ©lĂ©ration de la production d’énergies renouvelables : amĂ©nagement de la durĂ©e des PPA

La loi n°2023-175 du 10 mars 2023 relative Ă  l'accĂ©lĂ©ration de la production d'Ă©nergies renouvelables, publiĂ©e au JORF du 11 mars 2023, a crĂ©Ă© un cadre juridique spĂ©cifique pour la conclusion par les acheteurs publics de « power purchase agreements Â» (« PPA Â») ou contrats de vente directe d’électricitĂ© par les producteurs, qui permettent aux consommateurs finals de s’approvisionner en Ă©lectricitĂ© Ă  des prix stables et sur le long terme.

D’une part, cette loi a ajoutĂ© dans le Code de l’environnement (article L. 228-5) le principe selon lequel la commande publique tient compte, pour l’achat de dispositifs de production d'Ă©nergies renouvelables, « de leur empreinte carbone et environnementale tout au long de leur processus de fabrication, de leur utilisation et de leur valorisation après leur fin de vie ».

Ensuite et surtout, elle a insĂ©rĂ© un nouvel article L. 331-5 dans le Code de l’énergie, qui prĂ©voit que les pouvoirs adjudicateurs et les entitĂ©s adjudicatrices peuvent recourir Ă  un contrat de la commande publique pour rĂ©pondre Ă  leurs besoins en Ă©lectricitĂ© produite Ă  partir de sources renouvelables (i) avec un tiers pour la mise en Ĺ“uvre d’une opĂ©ration d’autoconsommation individuelle, (ii) dans le cadre d’une opĂ©ration d’autoconsommation collective avec un ou plusieurs producteurs participant Ă  cette opĂ©ration, ou (iii) dans le cadre d’un contrat de vente directe Ă  long terme d’électricitĂ©, mentionnĂ© au 2° du I de l'article L. 333-1 du Code de l’énergie. L’article L. 331-5 du Code de l’énergie prĂ©cise que la durĂ©e de ces contrats « est dĂ©finie en tenant compte de la nature des prestations et de la durĂ©e d'amortissement des installations nĂ©cessaires Ă  leur exĂ©cution, y compris lorsque le pouvoir adjudicateur ou l'entitĂ© adjudicatrice n'acquiert pas ces installations Â». Ce faisant, la loi facilite le recours des personnes publiques aux PPA en levant la difficultĂ© tenant jusque-lĂ  Ă  l’encadrement de la durĂ©e des marchĂ©s publics. Concrètement, les acheteurs publics pourront dĂ©sormais conclure des contrats de longue durĂ©e pour l’achat direct d’énergie renouvelable.

France - Loi relative Ă  l’accĂ©lĂ©ration de la production d’énergies renouvelables : mesures d’accĂ©lĂ©ration du dĂ©veloppement de l’éolien en mer

La loi n°2023-175 du 10 mars 2023 relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables, publiée au JORF du 11 mars 2023, contient par ailleurs des dispositions visant à accélérer le développement de l’éolien en mer.

D’abord, elle Ă©tablit une planification de l’éolien en mer. A ce titre, elle prĂ©voit que le document stratĂ©gique de façade Ă©tablit, pour chaque façade maritime, une cartographie des zones maritimes et terrestres prioritaires pour l'implantation, sur une pĂ©riode de dix ans Ă  compter de sa publication, d'installations de production d'Ă©nergies renouvelables en mer Ă  partir du vent et de leurs ouvrages de raccordement au rĂ©seau public de transport d'Ă©lectricitĂ©. Cette cartographie devra dĂ©finir les zones prioritaires pour le dĂ©veloppement de l'Ă©olien en mer Ă  l'horizon 2050, et est Ă©laborĂ©e en ciblant en prioritĂ© les zones prioritaires situĂ©es dans la zone Ă©conomique exclusive et en dehors des parcs nationaux ayant une partie maritime. Les procĂ©dures de mise en concurrence doivent d’ailleurs cibler en prioritĂ© ces zones prioritaires situĂ©es dans la zone Ă©conomique exclusive. La publication de la première cartographie doit intervenir en 2024.

Ensuite, la loi simplifie certaines procĂ©dures. A cet Ă©gard, elle prĂ©voit qu’il revient Ă  l’Etat de rĂ©aliser les Ă©tudes techniques et environnementales nĂ©cessaires Ă  l'Ă©laboration des projets par les candidats et Ă  la rĂ©alisation de l'Ă©tude d'impact, et que ces Ă©tudes peuvent ĂŞtre engagĂ©es par anticipation en vue du lancement d’une procĂ©dure de mise en concurrence (nouvel article L.311-10-3 du Code de l’énergie). En outre, l’autorisation environnementale prĂ©vue Ă  l’article L.181-1 du Code de l’environnement tiendra dĂ©sormais lieu d’autorisation unique et d’agrĂ©ment prĂ©vus respectivement aux articles 20 et 28 de l'ordonnance n° 2016-1687 du 8 dĂ©cembre 2016 relative aux espaces maritimes relevant de la souverainetĂ© ou de la juridiction de la RĂ©publique française, et d’arrĂŞtĂ© d'approbation de la convention de concession d'utilisation du domaine public maritime situĂ© en dehors des limites administratives des ports (article L.181-3 du Code de l’environnement modifiĂ©). Par ailleurs, le Code gĂ©nĂ©ral de la propriĂ©tĂ© de personnes publiques prĂ©voit dĂ©sormais que le juge saisi de conclusions contre une autorisation ou un contrat d’occupation du domaine public maritime peut limiter la portĂ©e de l’annulation Ă  la partie de l’acte  ou Ă  la phase de l’instruction qui est viciĂ©e, ou bien inviter Ă  rĂ©gulariser un acte viciĂ© par un acte modificatif et surseoir Ă  statuer jusqu’à l’expiration du dĂ©lai fixĂ© pour cette rĂ©gularisation (nouvel article L.2331-1-1 du CGPPP).

Enfin, la loi n°2023-175 modifie l’ordonnance prĂ©citĂ©e pour d’une part y prĂ©voir que les installations de production situĂ©es en partie sur la mer territoriale et en partie dans la zone Ă©conomique exclusive  suivent le rĂ©gime applicable aux installations situĂ©es exclusivement en mer territoriale, et d’autre part y crĂ©er des dispositions sur le statut et la sĂ©curitĂ© des installations et ouvrages flottants. Ainsi les Ă©oliennes flottantes ne seront plus soumises au rĂ©gime des navires, qui n’était pas adaptĂ©, mais Ă  ce nouveau rĂ©gime des installations et ouvrages flottants.

France - Commande publique : introduction du « self-cleaning Â»

La loi n°2023-171 du 9 mars 2023 portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union europĂ©enne dans les domaines de l'Ă©conomie, de la santĂ©, du travail, des transports et de l'agriculture, publiĂ©e au JORF du 10 mars 2023, modifie le Code de la commande publique pour mettre en conformitĂ© ses dispositions relatives aux exclusions des procĂ©dures de passation avec les exigences de la jurisprudence et des directives europĂ©ennes. Cette non-conformitĂ© avait Ă©tĂ© soulignĂ©e par le Conseil d’Etat dans sa dĂ©cision « Vert Marine Â» (CE, 12 octobre 2020, n°419146) s’agissant des dispositions relatives aux exclusions de plein droit de la passation des contrats de concession. La loi a ainsi insĂ©rĂ© aux articles L.2141-6-1 (pour les marchĂ©s) et L.3123-6-1 (pour les concessions) du Code de la commande publique un dispositif de « self-cleaning Â» pour les candidats ayant fait l'objet d'une condamnation pĂ©nale dĂ©finitive pour certaines infractions. Ceux-ci peuvent fournir des preuves dĂ©montrant qu’ils ont pris des mesures de nature Ă  dĂ©montrer leur fiabilitĂ©, notamment en Ă©tablissant avoir entrepris de verser une indemnitĂ© en rĂ©paration du prĂ©judice causĂ© par l’infraction pĂ©nale ou la faute, avoir clarifiĂ© totalement les faits ou circonstances en collaborant activement avec les autoritĂ©s en charge de l’enquĂŞte et avoir pris les mesures concrètes propres Ă  rĂ©gulariser leur situation et Ă  prĂ©venir toute nouvelle infraction ou faute. Dès lors que l’acheteur estime que ces preuves sont suffisantes, les candidats ne sont pas exclus. Le « self-cleaning Â» n’est pas applicable, le cas Ă©chĂ©ant, pendant la pĂ©riode d’exclusion fixĂ©e par la dĂ©cision de justice dĂ©finitive.

Authored by Bruno Cantier and Astrid Layrisse

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Immobilier

France – Conseil d’Etat, 23 mars 2023 n° 468360 : Les « dark stores Â» sont des entrepĂ´ts au sens du code de l’urbanisme et du plan local d’urbanisme de Paris

Le 23 mars 2023, le Conseil d'État a jugĂ© que les dark stores (magasins destinĂ©s au stockage de marchandise en vue de leur livraison et sans accueil Ă  la clientèle) sont des « entrepĂ´ts Â» conformĂ©ment au Code de l'urbanisme et au plan local d'urbanisme (PLU) de Paris.

Dans les faits, deux sociĂ©tĂ©s de livraison rapide (Frichti et Gorillas Technologies) ont transformĂ© en dark stores une dizaine de locaux dont la destination est « commerce Â» situĂ©s Ă  Paris. Le mairie de Paris leur ordonne  de restituer lesdits locaux Ă  leur destination d'origine, faute d’avoir dĂ©posĂ© la dĂ©claration prĂ©alable requise par le Code de l’urbanisme lorsqu’une construction fait l’objet d’un changement de destination. Par ailleurs, les services de la ville de Paris rappellent que le PLU de Paris interdit, la transformation en entrepĂ´ts, des locaux situĂ©s au rez-de-chaussĂ©e des immeubles.

Le Conseil d'État a jugé que la ville de Paris était en droit de s’opposer à cette transformation et fondée à demander le retour de ces locaux à leur destination initiale, dès lors qu'il y avait eu un changement d'activité non-autorisé.

Le Conseil d'État a prĂ©cisĂ© dans cette dĂ©cision que les dark stores  sont des entrepĂ´ts au sens de la rĂ©glementation en vigueur, car ils stockent des marchandises pour livrer rapidement des clients et ne sont plus destinĂ©s Ă  la vente directe (et non . de la destination « constructions et installations nĂ©cessaires aux services publics ou d'intĂ©rĂŞt collectif » (logistique urbaine)).

France -  DĂ©cret 2023-195, 22 mars 2023 : crĂ©ation de la sous-destination «Cuisine dĂ©diĂ©e Ă  la vente en ligne Â» dans la destination « Autres activitĂ©s »

Le dĂ©cret du 22 mars 2023 a crĂ©Ă© une nouvelle sous-destination intitulĂ©e "Cuisine dĂ©diĂ©e Ă  la vente en ligne" (dark kitchens) dans la destination « Autres activitĂ©s des secteurs primaire, secondaire et tertiaire".

Cette nouvelle sous-destination a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e car les locaux accueillant des dark kitchens ne correspondaient Ă  la sous-destination « restauration Â» qui prĂ©voit l’accueil d’une clientèle(article R 151-28 du Code de l'urbanisme).

Ce décret entrera en vigueur au 1er juillet 2023.

Les plans locaux d'urbanisme seront soumis dès le 1er juillet 2023 Ă  l'application de l'article R 151-28, 5° du Code de l'urbanisme, dans sa version actualisĂ©e et intĂ©grant la sous-destination « Cuisine dĂ©diĂ©e Ă  la vente en ligne Â», sauf dans les cas oĂą une procĂ©dure d’élaboration ou d’évolution aurait Ă©tĂ© engagĂ©e avant le 1er juillet 2023.

France -  Publication des indices ILAT, ILC  et ICC

L'Insee a publié les indices du 4ème trimestre 2022 utilisés traditionnellement pour la révision des baux commerciaux et des baux professionnels :

  • Indice des Loyers Commerciaux (ILC) : 126,05, soit une hausse de 6,29 % sur un an ;
  • Indice des loyers tertiaires (ILAT) : 126,66 soit une hausse de 6,46 % sur un an ;
  • Indice du coĂ»t de la construction (ICC) : 2052 soit une hausse de 8,80 % sur un an.

La loi dite du pouvoir d'achat, du 16 août 2022, limite la variation annuelle de l'indice des loyers commerciaux à 3,5% pour les trimestres compris entre le deuxième trimestre 2022 et le premier trimestre 2023 pour les petites et moyennes entreprises, soit celles qui emploient moins de 250 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros.

Authored by Margot Derumaux and Thomas Ntometane

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Propriété intellectuelle

France – Abandon progressif des enveloppes Soleau papier

Par le Décret n°2023-166 du 7 mars 2023 relatif aux enveloppes destinées à faciliter la preuve du contenu et la datation certaines des annexes à la propriété intellectuelle, le recours aux enveloppes Soleau papier est progressivement abandonné. Les enveloppes Soleau permettent de prouver l’existence d’une création à une date donnée. Les enveloppes Soleau papier sont désormais remplacées par le service de dépôt en ligne e-Soleau. Le décret est entré en vigueur le 1er avril 2023. Un régime transitoire a été mis en place par l’article 7 du Décret permettant d’utiliser les enveloppes Soleau papier achetées avant le 1er avril 2023 jusqu’au 1er avril 2024.

Union EuropĂ©enne -  Publication des statistiques de l’Office EuropĂ©en des Brevets – La France conserve la deuxième place en Europe

L’Office EuropĂ©en des Brevets a publiĂ© ses statistiques 2022 sur les dĂ©pĂ´ts de brevet. La France conserve la deuxième place europĂ©enne derrière l’Allemagne avec 10 900 demandes dĂ©posĂ©es, en hausse de 1.9% par rapport Ă  2021. La France se classe Ă  la 5ème place mondiale. Les transports, les machines Ă©lectriques et les technologies mĂ©dicales sont les domaines technologiques qui ont suscitĂ© le plus de dĂ©pĂ´ts.

Authored by Etienne Barjol and Audrey Naturel

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Social

France – Décret n° 2023-215 du 27 mars 2023 fixant la liste des pathologies ouvrant droit à un congé spécifique pour les parents lors de l'annonce de la maladie chronique de leur enfant

Ce dĂ©cret Ă©tend le congĂ© de 2 jours accordĂ© aux parents lors de l’annonce de la survenue d’un handicap chez leurs enfants Ă  deux nouvelles situations. DĂ©sormais, ouvrent droit Ă  congĂ© spĂ©cifique pour les parents lors de l’annonce de la maladie chronique les pathologies chroniques prises en charge au titre des articles D. 160-4 et R. 160-2 du Code de la sĂ©curitĂ© sociale, les maladies rares rĂ©pertoriĂ©es ainsi que les allergies sĂ©vères donnant lieu Ă  la prescription d’un traitement par voie injectable.

France – Décret n° 2023-185 du 17 mars 2023 relatif au détachement de travailleurs et au conseil d'administration de l'autorité des relations sociales des plateformes d'emploi

Ce décret concerne le détachement en France d’un salarié par un employeur établi hors de France. Il allège la déclaration préalable de détachement adressée à l’inspection du travail du lieu de réalisation de la prestation (L. 1262-1 du Code du travail et suivants). Certains documents, comme ceux attestant du nombre de contrat et du chiffre d’affaires de l’employeur ne doivent plus être nécessairement conservés. Certaines mentions ne sont également plus nécessaires, comme la date de signature du contrat de travail de chaque salarié ou les modalités de prise en charge par l’employeur des frais de voyage et de nourriture.

France – Loi n° 2023-171 du 9 mars 2023 portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne dans les domaines de l'économie, de la santé, du travail, des transports et de l'agriculture

Cette loi de mise en conformité au droit de l’Union Européenne apporte plusieurs modifications du Code du travail.

En ce qui concerne les congés, la condition d’un an d’ancienneté pour l’ouverture du droit est étendu aux employés du particulier employeurs et aux assistants maternels de droit privé.

Ensuite, la loi «DDADUE Â» met fin Ă  la dĂ©rogation qui permettait aux accords de branche Ă©tendus conclus avant le 26 juin 2008 de prĂ©voir des durĂ©es maximales de pĂ©riode d’essai supĂ©rieures aux durĂ©es lĂ©gales. Les branches ont un dĂ©lai de 6 mois pour se conformer.

Troisièmement, l’employeur devra désormais obligatoirement informer les salariés en CDD et en contrat d’intérim qui le souhaitent des postes en CDI à pourvoir. Les salariés doivent justifier d’une ancienneté continue d’au moins 6 mois dans l’entreprise. Un décret d’application précisera les modalités de ce nouveau dispositif.

Enfin, la liste des informations à transmettre au travailleur lors de son embauche a été étendue (nouvel article L. 1221-5-1 du Code du travail). Le salarié pourra saisir le juge compétent s’il n’obtient pas de son employeur communication de ces documents. Pour l’heure, est attendu un décret en Conseil d’Etat qui fixera les modalités d’application de cette disposition ainsi que la liste des documents visés.

Authored by Baptiste Camus & Oussama El Hassani

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Sociétés

Union EuropĂ©enne - Nouvelle Ă©tape vers la numĂ©risation du droit des sociĂ©tĂ©s de l’UE : proposition de directive relative Ă  l'extension et Ă  l'amĂ©lioration de l'utilisation des outils et processus numĂ©riques dans le domaine du droit des sociĂ©tĂ©s

La Commission européenne a adopté le 29 mars une nouvelle proposition de directive relative à l'extension et à l'amélioration de l'utilisation des outils et processus numériques dans le domaine du droit des sociétés.

Comme le souligne le communiquĂ©, le texte a vocation Ă  :

  • faciliter les opĂ©rations transfrontières des entreprises en rĂ©duisant les formalitĂ©s administratives par l’utilisation des outils et processus numĂ©riques dans le droit des sociĂ©tĂ©s de l’Union. La proposition de directive prĂ©voit notamment l’application du principe de la transmission unique d’information avec l’aide du système d’interconnexion des registres du commerce (BRIS), un certificat d’entreprise de l’UE, disponible gratuitement et dans toutes les langues, un modèle standard multilingue de procuration numĂ©rique pour faciliter la reprĂ©sentation d’une entreprise au sein d’autres Ă©tats-membres et la suppression de certaines formalitĂ©s ;
  • accroĂ®tre la transparence et la confiance des entreprises en mettant davantage d'informations sur ces dernières Ă  la disposition du public au niveau de l'UE. La proposition de directive prĂ©voit notamment une mise Ă  disposition du public d’informations sur les entreprises sur le BRIS, une recherche d’informations facilitĂ©e et Ă©tendue aux registres des bĂ©nĂ©ficiaires effectifs et d’insolvabilitĂ© et l’amĂ©lioration du contrĂ´le des informations mises en ligne.

L’application de ces mesures devraient concerner environ 16 millions de sociétés de capitaux et 2 millions de partenariats dans l'UE. Cette proposition, qui doit encore être examinée par le Parlement européen et le Conseil, constituera la 2e étape de la numérisation du droit des sociétés de l’UE, après la directive UE 2019/1151 sur la numérisation.

A noter que la diffusion de cette proposition de directive s’accompagne d’une foire aux questions détaillant les objectifs poursuivis.

Authored by LN Ricard

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